La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) ne veut rien savoir de Samuel Eto’o Fils. Sans consulter les entraîneurs, la direction de Tsinga a imposé le port de la veste. C’est l’une des innovations contenues dans la charte marketing de la prochaine saison sportive d’élite au Cameroun. C’est une mesure qui a secoué le monde des entraîneurs.
En effet, la fédération n’a pas pris en compte l’environnement dans lequel cette activité est pratiquée. Certains y ont vu une ambition d’imposer un style importé aux entraîneurs camerounais. Cependant, l’intention de la fédération est saluée par tous car elle veut améliorer l’image de ses compétitions.
La question de l’habillement des entraîneurs n’est pas nouvelle. Nous avons souvent critiqué les entraîneurs qui s’habillent mal. Un journal a écrit un article sur le sujet, avec Sokba en tête d’affiche. Il est toujours bien habillé. C’est une bonne idée. Mais c’est l’approche qui pose problème, comme dans le cas des salaires imposés par la Fécafoot. Ça ne marche pas comme ça. Les grands managers vous le diront. La concertation permanente doit être le levier de tous les managers. C’est comme si la Fédération imposait des vestes à ses employés sans tenir compte des spécificités de chacun. Ce n’est pas possible. Chaque entraîneur doit s’habiller comme il l’entend, à condition d’être propre. Le football a une grande dimension culturelle. Tout le monde n’aime pas les vestes.
André Blaise Onana, expert en marketing
Le débat sur la question est loin d’être clos, car les principales parties prenantes préparent une réponse par l’intermédiaire de leur association. L’un des plus anciens entraîneurs du Cameroun, Emmanuel Ndoumbe Bosso, l’a fait savoir hier lors d’une émission sur STV. Lui aussi s’est dit surpris par cette disposition de la nouvelle charte marketing de la Fécafoot.
Ce n’était pas évident. Je ne compte plus le nombre de vestes qui ont fini à la poubelle après les matches. Imaginez que vous travaillez et qu’il pleut. Et voilà qu’un smoking se retrouve dans la poubelle. La fédération la remplacera-t-elle un jour ? Pourtant, elle exige de l’entraîneur qu’il porte ….. Qui habillera les entraîneurs ? Nous pouvons encore exiger un code vestimentaire propre et présentable. Pas seulement les vestes. Cela fait-il partie du contrat de l’entraîneur ? Combien de vestes devront être achetées ? Ce n’est pas encore clair. Les salaires des entraîneurs et des joueurs n’ont pas suivi. Nous travaillons dur. La profession d’entraîneur est en plein essor. Nous allons nous asseoir, réfléchir et trouver une réponse.
Emmanuel Ndoumbe Bosso
En attendant, des sanctions sont prévues pour les entraîneurs qui ne porteront pas de veste sur le banc de touche la saison prochaine. Le contrevenant devra payer une amende de 100 000 francs CFA. La Fécafoot reviendra-t-elle sur cette décision ? L’avenir nous le dira.